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Photo du rédacteurmutambak96

Jean-Pierre Bemba, un ministre de la Défense sous très haute surveillance


La publication du gouvernement Sama 2 continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Les principaux commentaires tournent autour de la nomination de Jean-Pierre Bemba à la tête du ministère de la Défense et des Anciens Combattants. Parmi les proches de Félix Tshisekedi, ce choix controversé suscite beaucoup d’inquiétudes.


"Un rancunier"

En début de semaine, le groupe de stratégie regroupant des personnalités issues du Grand Kasaï s’est réuni au sujet du retour de l’ancien chef de guerre au sein du gouvernement. Selon un membre influent du parti présidentiel qui fait partie de ce forum, Jean-Pierre Bemba est désormais considéré comme l’homme à surveiller de très près. « Comment a-t-on pu lui donner le ministère de la défense ? », s’est interrogé un des participants du groupe de stratégie en affirmant que « Tout le monde sait que ce type est un envieux, il cherche le pouvoir et on est en train de le lui donner sur un plateau... Il a gardé des militaires en République Centrafricaine et à Brazzaville en face. Il garde aussi de bonnes relations avec le Président Sassou Nguesso » .

La récente décision prise par le président du MLC d’examiner les diplômes des généraux et des officiers a créé un mouvement de panique au sein de plusieurs corps de l’armée. La tension grandit. Au tout premier conseil des ministres du nouveau cabinet, Jean-Pierre Bemba est arrivé avec une garde prétorienne impressionnante. « Dans son escorte, il y avait même des lance-mortiers. C’est du jamais vu, même le président de la République ne dispose pas d’un tel attirail pour sa protection », a relevé un des ministres. Tout indique que le chef du MLC a pris la mesure des dangers qui le guettent. Il se dit au sein de la maison militaire du Chef de l’Etat que Jean-Pierre Bemba voudrait rétrograder les généraux ne disposant d’aucun diplôme ou brevet militaire pour placer ses fidèles dans les postes stratégiques.


Malaise généralisé

Au sein de l’armée, plusieurs officiers se sentent menacés. Il s’agit entre autres des ex-MaÏ Maï recrutés à tour de bras dans les opérations de réintégration des hommes armés. Bombardés à des postes de responsabilité dépassant leurs compétences, ils sont promis à une retraite anticipée. La colère grogne tout autant parmi les officiers katangais qui ont été à la manœuvre en mars 2007 dans les combats sanglants qui se sont déroulés à Kinshasa entre la garde prétorienne du MLC et l’armée de Joseph Kabila. A l’époque, Bemba n’avait eu la vie sauve qu’en se réfugiant à l’ambassade d’Afrique du Sud. Celui qui, hier a mis en déroute le MLC et détruit l’hélicoptère et les résidences de JP Bemba, n’est autre que le Chef d’Etat-major général des FARDC. Bemba Gombo ayant la rancune tenace, les réunions entre le ministre de la Défense et l’Etat-major général risquent de ne pas être productives. Quant aux officiers issus des rangs du RCD-KML de Mbusa Nyamwizi ou ceux du RCD-Goma, aucun d’entre eux n’a oublié le parcours d’un homme qu'ils ont affronté parfois à coups de canon.


« Tout le monde sourit mais on se regarde en chiens de faïence », constate un officier qui travaille à l’Etat-major. Jean-Pierre Bemba devra faire patte blanche pour survivre dans cet environnement truffé de pièges. Les commandes des armes et les passations des marchés de la défense nationale congolaise vont être scrutées à la loupe par des fonctionnaires militaires qui n’attendent qu’un petit faux pas de leur nouvelle autorité politique.


Tshiskedi en danger ?


Dans le sérail de la présidence, la méfiance est grande vis-à-vis de l’ancien chef de la rébellion du MLC. « Jean-Pierre Bemba nous joue la comédie. Il nous prépare un coup », dit un conseiller du Chef de l’Etat. Fort du budget de plus d’un milliard USD alloué à la Défense, on redoute que cette manne financière ne soit mise à profit par Jean-Pierre Bemba pour se requinquer, placer ses hommes et verrouiller le système. Il se dit qu’en opérant ce choix, Tshisekedi s’est mis en danger en réveillant un monstre.


Sur le plan politique, l’adhésion du président du MLC à l’Union sacrée ne trompe personne. « Nous savons tous que Bemba fait de la fausse modestie. Il ne peut pas se mettre à la même table qu’Augustin Kabuya ». Parmi ses proches, Félix Tshisekedi se voit accuser de naïveté. « Le président doit reconnaîtres qu’il nous a tous mis en danger avec ce choix » fulmine un conseiller ombrageux.


La relation que l’ancien chef de la rébellion MLC a conservé avec l’Ouganda inquiète également fortement les proches de Félix Tshisekedi. « Le déploiement des troupes ougandaises à Bunagana est manifestement à l’avantage du M23. Ce statu quo est impossible à conserver longtemps. Nous risquons d’être considérés comme des complices de la balkanisation du pays », constate un des conseillers du Président qui s’interroge sur l’attitude que va afficher Bemba qui reste un des protégés du président ougandais. Il se dit que lors des dix années d’emprisonnement à la CPI à La Haye, le président Museveni a continué à envoyer des messages à son ancien poulain.


Sur le plan diplomatique, l’Angola scrute également de très près les décisions de Jean-Pierre Bemba. Au sein du MPLA, personne n’a oublié que Bemba fut un des derniers alliés de Jonas Savimbi. L’approvisionnement des troupes de l’UNITA se faisait à l’époque par la compagnie aérienne privée SCIBE, gérée par Jean-Pierre Bemba. La réapparition au-devant de la scène politique congolaise de Bemba suscite de l’amertume et de l’incompréhension à Luanda.


Le flot d’observations et de commentaires hostiles au positionnement de Bemba à la tête des armées congolaises ne laisserait pas Félix Tshisekedi indifférent. Selon des indiscrétions du palais, le Chef de l’Etat congolais a reproché à plusieurs de ses proches de ne l’avoir pas alerté sur les conséquences de ce choix.


Dès les premières heures du Gouvernement Sama 2 et de la transformation de l’Union Sacrée en plate-forme électorale, la méfiance a fait son apparition au sein de la famille politique du président congolais. Et elle n’est pas prête de disparaître. L’heure n’est pas encore aux règlements de compte, mais tout porte à croire qu’en RDCongo, on vit le calme avant la tempête qui risque d’être terriblement dévastatrice.


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1 comentário


Jason PALUKU
Jason PALUKU
08 de abr. de 2023

L'armée de KABILA, ou de la RDCongo ?


En tout cas, cette publication est tout, sauf une source de bonne information. On y mélange un peu du tout, avec une bonne sauce de fanatisme, teinté d'une subjective sans appel.

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